Sur la route du Pérou
1er janvier 2006Cette
journée est un peu triste, nous devons rassembler nos affaires
bien éparpillées et charger l’auto… Claire
et Christophe doivent être à l’aéroport de
Calama en fin de journée.
Nous sommes très surpris
de découvrir un aéroport flambant neuf au milieu de nulle
part, déserté en ce jour férié, sans
information sur les horaires de vols, ni même horloge (!)
Nous
réussirons à obtenir l’horaire précis de
leur vol par d’autres passagers et profiterons des 2
dernières heures pour visiter Calama… sans grand
intérêt.
Les magasins sont fermés, dommage,
Claire et Christophe voulaient acheter deux ou trois produits locaux au
supermarché : confiture ou ‘chucrut’ (choucroute) en
sachet, alfajores (biscuits fourrés à la confiture de
lait), Pisco…
Les adieux sont difficiles… Muchas gracias a Clara y Critobal por su visita.
La voiture nous semble bien vide, nous allons reprendre notre rythme à deux…
Avant de quitter Calama vers le nord pour longer la côte jusqu’au Pérou…
Nous
visitons la mine de Chuquicamata, la plus grande mine de cuivre
à ciel ouvert du monde : impressionnant cratère de 4 km
de long, 1 km de large et 800 mètres de profondeur, camions
démesurés et grues gigantesques. La visite ne nous
mène pas vers la fonderie et nous déçoit un peu
par son côté superficiel et sans explication.
La
ville de Chuquicamata, créée de toutes pièces pour
l’exploitation de la mine, semble désertée,
beaucoup de maisons sont murées, des restaurants fermés
et pourtant, la mine est toujours exploitée.
Le Chili est d’ailleurs le premier producteur mondial de cuivre.
La longue route vers le Pacifique nous fait descendre de 2 600 mètres en 1 heure.
Nous
visitons un village abandonné : une ancienne mine de sel, face
à l’océan… avant d’arriver à
Iquique.
La ville, bordée d’une plage qui nous
rappelle celle de Rio, est sans cachet particulier, excepté la
rue piétonne Baquedano aux maisons coloniales en bois.
Dernière ville étape la plus au nord du Chili : Arica.
Sur
la route, nous visitons une nouvelle fois un village fantôme :
Humberstone, ancien village construit autour d’une mine de
salpêtre, abandonné en 1960 et désormais
réhabilité à des fins touristiques.
Nous
imaginons, à travers des bâtiments parfois bien
conservés ou restaurés, la vie de ces 5 000 habitants
où tout semblait bien organisé : la mine, les logements
des mineurs célibataires ou en famille, un théâtre,
une piscine, un hôtel, un hôpital, un marché
couvert, un bar ou une école… Ces ruines pleines
d’histoire nous ont bouleversés.
Enfin, Arica, à 18 km de la frontière avec le Pérou…
Une
nuit face aux bruyantes vagues du Pacifique et une rapide visite de la
ville : ancienne douane réalisée par Gustave Eiffel,
ancienne gare ferroviaire reliant Arica à La Paz, ses rues
commerçantes et son port de commerce.
Nous nous dirigeons vers la Terre des Incas : le Pérou…
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Le désert d'Atacama
26
décembre 2005800 km nous
séparent du désert d’Atacama : deux
jours de longue route désertique parsemée de
petits sanctuaires ou de pneus crevés.
La
Panaméricaine nous semble interminable
jusqu’à Antofagasta, ville industrielle de mines
de cuivre et de salpêtre, située sur la
côte, où rien ne nous retiendra…
Notre
arrivée à San Pedro de Atacama, village
touristique situé à 2 400 mètres
d’altitude, au cœur du désert le plus
aride du monde, se fera de nuit.
L’ambiance ne
ressemble à rien que l’on ne connaisse
déjà : rues en terre battue, maisons en adobe,
patios dans tous les restaurants animés, église
blanche à la charpente en bois de cactus…
Un
mélange de village grec et mexicain, dans un
décor de désert et d’oasis, au pied de
48 volcans dominés par le Licancabur à 5 900 m.
Nous
aurons la chance de trouver facilement deux chambres, dans la cour
d’un petit hôtel typique, construit en adobe
(briques de terre mélangées à de la
paille) et au toit de bambous…
Merci Nicole qui
nous offre ces derniers jours de l’année 2005
à San Pedro.
Au programme et
sous un soleil radieux : visite du Salar d’Atacama
(désert de sel) et ses flamants roses, des lagunes Miscanti
et Miñique à 4 145 m (notre première
ascension à plus de 4 000 m), de La Vallée de la
Lune avec sa petite et sa grande dune de sable, de la Vallée
de la Mort ou de la Cordillera de la sal, à pied et
à cheval…
Les espaces sont immenses,
les couleurs très variées et
l’atmosphère atypique.
Claire
et Christophe choisiront de faire une excursion le dernier jour de
l’année au Salar de Tara et Aguas Calientes
à plus de 4 800 m, alors que nous resterons à San
Pedro faire le grand nettoyage et l’entretien
d’Apyland… avant de réveillonner.
Merci
Erwan pour la recette du guacamole - nous l’avons
inaugurée pour le réveillon - suivi de foie gras
et de crêpes bretonnes sans oublier le champagne…
Nous
passons en 2006 sans nous en rendre compte…
Dans
les rues de San Pedro, les habitants brûlent des personnages
réalisés en chiffons et assis sur une chaise.
Nous
entamons la nouvelle année autour d’un pisco,
incontournable !
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Noël à
Bahia Inglesa
24
décembre 2005La route est
longue mais nous nous sommes fixés de passer Noël
à Bahia Inglesa, petite station balnéaire
à la mode.
Nous apprécions le camping
face à la mer avec enfin une douche chaude.
Au
menu de ‘Noël au soleil’ :
foie
gras,
côte de bœuf à la
parilla,
pommes de terre et poivrons en robe des champs,
fromages
français,
salade de fruits chiliens
‘à la Cristobal’.
Le tout
accompagné de Pisco Sour, Cabernet Sauvignon chilien et
Genépi ‘façon Guy Lamy’ (le
meilleur !).
Les pieds dans le sable, il
nous est difficile de réaliser que nous sommes le 24
décembre…
Seuls peut-être
nos disques de chants traditionnels de Noël chiliens &
français, notre guirlande dorée, le foie gras et
les cadeaux qui agrémentent notre dîner, nous
l’évoquent. Le DJ passe feliz navidad puis du
Klimperei...
Claire et Christophe nous offriront notre déjeuner de
Noël au bord de la mer : ceviches (poissons et crevettes
marinés), pisco et caïpirinha face
à la plage… avant de reprendre la route pour le
Désert d’Atacama.
Claire et
Christophe...à Valparaiso
19
décembre 2005Quelle
surprise de tomber sur un jeune chilien qui brandit la même
pancarte que nous ‘Claire & Christophe’ et
quelques mètres plus loin une petite dame chilienne et sa
pancarte ‘Christophe’…
Tout le
monde semble s’intéresser à nos
voyageurs, qui se font attendre, l’avion a un peu de
retard… (pour la petite histoire, il s’agissait de
la maman et du beau-frère d’un ami lyonnais ayant
confié un colis pour sa famille chilienne).
Une
petite frayeur à l’arrivée…,
heureusement Claire tombe sur un douanier complaisant qui la laisse
passer avec le gruyère des Bauges… Il
n’a pas découvert les autres fromages, les
saucissons secs, le Génépi, la confiture de
myrtilles du Revard, la Fleur de Sel de Guérande, le foie
gras, le pâté et les rillettes, le
chocolat…et tout ce que nos deux sympathiques
‘sherpas’ nous apportent de France.
Nous
sommes très contents de retrouver nos premiers passagers.
Quelques
aménagements dans la voiture sont nécessaires
pour caser tout le monde et tous ces bons produits français.
Il est d’ailleurs nécessaire de faire
quelques acrobaties pour accéder aux places
arrières improvisées.
Direction
Valparaiso, sur la côte pacifique…
Première
escapade sur la plage et premiers empanadas au fromage
accompagnés d’une bière Escudo.
Claire
& Christophe nous racontent leur vol depuis Lyon et les
péripéties de la douane, nous donnent aussi des
nouvelles de la famille et de la France…
Nous
leur racontons notre aventure de ces trois derniers mois,
même s’ils connaissent déjà
à peu près tous les détails, ce sont
aussi nos ‘webmasters’ (merci encore &
encore !).
Visite de Valparaiso, sous un
soleil voilé… Cette ville aux 45 collines est
surprenante : ses bâtiments coloniaux, ses vieux
funiculaires, ses ruelles pentues, ses maisons colorées, son
grand port de commerce et militaire, ses quartiers animés de
la ville basse où nous nous sentons plus ou moins en
sécurité…
Cette ville
mérite plus qu’une journée, nous y
reviendrons avant notre départ
d’Amérique du Sud et notre voiture partira
d’ailleurs probablement de ce port pour
l’Asie…
Plus au nord,
nous longeons les stations balnéaires très
prisées des habitants de la capitale : Viña Del
Mar, Con Con, Reñaca, ou encore Zapallar et ses villas
bourgeoises ainsi que ses pélicans au bec fin et
multicolore…
Nous quittons la
côte pacifique pour visiter les rochers aux formes
étranges et les dessins rupestres indiens de La
Vallée del Encanto parsemée de cactus ; puis
traversons les vignes ensoleillées de La Vallée
del Elqui, connue pour la fabrication du Pisco.
Claire et Christophe découvrent nos différentes
formules de campement mais aussi nos difficultés
à trouver un espace non clos : camping payant avec douche
froide et chiens errants, camping sauvage face à la mer avec
feu de camp, dans l’enclos des vaches d’Osvaldo,
dans le désert au milieu de nulle part ou encore sur le bord
d’un ruisseau par une nuit très
étoilée… sous le ciel le plus pur du
monde (!)
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Retour vers Santiago
18
décembre 2005 Il
est temps de quitter Mendoza et l’Argentine pour rejoindre
Claire & Christophe à Santiago.
Nous
faisons nos adieux à nos voisins de camping : deux jeunes
français et deux vieux baroudeurs
Québécois : Marc & Guy. Guy,
qui nous offre à cette occasion un petit paquet avec une
feuille de papier à cigarette : de la marijuana…
que nous refusons.
Ce petit cadeau ne serait sans doute pas
vu d’un très bon oeil par les douaniers chiliens.
Nous
aurons enfin le plaisir de découvrir l’Aconcagua
enneigé en empruntant la ‘piste des 365
virages’… une courte halte à Puente del
Inca (arche de sel et de soufre), avant de traverser le tunnel du
Christ Rédempteur qui mène à la douane.
Une
fouille intégrale nous sera réservée
par les douaniers : inspection de tous les coffres, la tente de toit,
la malle…
Un chien
spécialisé dans la recherche de drogue, puis un
autre pour les fruits & légumes visiteront
également Apyland.
Nous avons
été bien inspirés de refuser le cadeau
de Guy !
Cet épisode ne durera que… 2
heures et se soldera par une morale du douanier qui aura
trouvé : un paquet de jambon cru, des raisins secs et
quelques fruits interdits à la frontière que
nous avions un peu cachés, il est vrai.
20
heures, nous arrivons à l’aéroport
international de Santiago avec environ 15 heures d’avance sur
nos futurs passagers. Faute de mieux dans les environs, nous passerons
la soirée et la nuit sur l’un des parkings
gardés de cet aéroport moderne, avec la
surveillance rapprochée des gardiens informés.
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7
décembre 2005 C’est
toujours la même pression en arrivant dans une grande ville :
se
repérer, s’intégrer dans la circulation
avec notre
voiture, plus à l’aise sur les pistes
qu’entre les
bus et les taxis.
Nous serons agréablement
surpris à
Santiago, en nous garant relativement facilement, à deux pas
de
notre lieu de rendez-vous (Avenida Moneda), et surtout en
dénichant par hasard une auberge avec un parking pouvant
accueillir Apyland, en plein centre ville. Nous ne pouvions
espérer mieux pour arpenter les rues de la capitale,
l’esprit tranquille.
Le
déménagement de notre
transitaire dans la banlieue nous fera découvrir les joies
du
métro (un métro français !). Nous
devons organiser
les détails du transport de notre voiture en container au
départ de Valparaiso (Chili) et à destination de
Bangkok
(Thaïlande) dans moins de 3 mois.
Nous
maîtrisons
désormais le vocabulaire (‘Bill Of
Loading’,
‘Transit Time’…) et depuis
l’épisode de
la voiture à Buenos Aires, nous sommes accoutumés
à pénétrer dans ces buildings
d’une
vingtaine d’étages, à passer les
contrôles
d’entrée avant d’accéder
à de spacieux
bureaux et rencontrer un interlocuteur susceptible de nous aider.
C’est
Sergio qui devrait nous envoyer un devis par e-mail… Nous
profiterons de notre présence dans ce quartier
d’affaires
pour gérer également nos réservations
aériennes avec la compagnie aérienne nationale
Lan Chile.
Nous ferons la rencontre de 4
Françaises et un
enfant malien de 2 ans, en vacances deux semaines au Chili ; un
Français, revenant d’une randonnée
pluvieuse
à Torres del Paine, un Québécois,
fraîchement arrivé le jour même, et un
Coréen, ne parlant que Coréen (pas
évident de
communiquer avec lui !)
Premier
aperçu de Santiago
durant deux jours ensoleillés : une jolie capitale, moderne,
beaucoup plus petite que Buenos Aires, un beau fleuve (le Mapocho), de
beaux jardins, de grandes rues piétonnes…
Lors
de
notre prochaine visite, nous prendrons le
téléphérique pour visiter le San
Cristobal sur la
colline qui surplombe la ville… en espérant avoir
plus de
chance qu’à Rio (San Cristobal dans un brouillard
épais).
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En route vers Santiago
1er
décembre
2005Nous
continuons notre route vers Santiago, où nous
prévoyons
une courte escale pour organiser le transfert de la voiture en Asie,
prévu fin février.
Nous visiterons la
capitale du
Chili plus tard lorsque nous reviendrons à la fin de notre
‘périple sud
américain’…
Changement
de programme concernant notre itinéraire à venir
: nous ne visiterons pas le Vietnam !
Le
texte officiel, envoyé par Isabelle, nous confirme
qu’il
n’est pas possible d’importer ni même de
conduire
notre véhicule là-bas… ce qui
dément la
rubrique ‘conduire au Vietnam’ du guide Lonely
Planet
(?!)…
Un petit bœuf Strogonoff face
à la mer
et nous envisageons déjà d’envoyer
notre voiture
vers la Thaïlande… Nous verrons bien par la route
jusqu’où nous pourrons approcher le Vietnam.
Nous
traversons des forêts de sapins et d’eucalyptus, et
découvrons les vignes chiliennes.
Les champs de
papayes et de cactus longent les plages de sable gris de la
côte pacifique.
Le camping sauvage est difficile
dans ce pays où tout est
clôturé…
Toutes
les options sont envisagées et testées pour la
nuit : le
bord d’une piste, le camping abandonné le long
d’une
plage ventée, le point de vue d’un lac, ou encore
à
côté de l’enclos des vaches chez un
paysan…
où nous improviserons d’ailleurs une partie de
crêpes bretonnes à la Dulce de Leche (confiture de
lait
argentine). Le chant des coqs nous réveille tous les jours
vers
4 heures du matin, quand ce ne sont pas les chiens errants qui
s’en prennent à notre poubelle.
Nous
profitons d’un court passage dans la petite ville de Talca
pour
faire nettoyer notre voiture par une équipe de 3 jeunes
chiliens
motivés, pour seulement 15 francs. Ils regretteront sans
doute
un peu notre passage… En effet, en rentrant, compte tenu de
la
hauteur de notre voiture, nous arrachons leur tonnelle, puis le mur sur
lequel elle était fixée… tout est par
terre !
Nous repartons ½ heure plus tard avec une
voiture propre.
Un petit détour
à Lo Valdivia pour visiter les marais salants
s’imposait…
Le
sel est récolté ici comme à
Guérande. Les
marais sont bien entretenus et les paludiers sont au travail
à
l’entretien de leurs oeillets. La récolte
n’a pas
encore débuté...
Nous
avons choisi le
village de Navidad (‘Noël’ en espagnol)
pour ouvrir
une petite boîte, cachée à notre insu
avant le
départ de la voiture, sur laquelle figurait ce message
‘à ouvrir avant Noël’ : fleur
de sel, caramels
au beurre salé, petite bougie et cierges magiques. Merci
à la maman de Pierre-Yves.
Noël
sous le soleil
est bien présent, à l’image de cette
crèche
vivante pour le tournage d’un film, en plein virage sur le
bord
d’une route (!). Seules les Andes enneigées que
nous
devinons en toile de fond nous évoquent notre
‘Noël
français’… notre arrivée sur
Santiago se
précise.
photos
Concepcion
28
novembre
2005
La
ville de Concepcion nous séduit dès notre
arrivée
sous un grand ciel bleu : tout nous semble plus moderne et les gens
plus sympathiques.
Nous imaginons déjà
y passer 2
jours lorsque nous nous mettons
désespérément
à la recherche d’un endroit pour dormir…
Les
campings sont introuvables dans les environs et aucun hôtel
ne
possède un parking accessible à une voiture de
plus de
2,50 mètres de haut.
Nous allons alors faire une
rencontre imprévue…
Le
cabinero Gabriel (agent de police chilien), rencontré
à
l’angle d’une rue, en train de faire la circulation
à
l’occasion du carnaval, nous cherchera toutes les solutions
inimaginables pour dormir en toute sécurité :
l’option de dormir dans le parking des véhicules
des
gradés lui sera refusée, il nous accompagnera
alors (dans
Apyland !) devant la « Prefectura » (commissariat
de police
chilien) pour y dormir sur le trottoir devant le poste de garde.
L’emplacement est bruyant avec la proximité de la
route et
l’odeur nauséabonde du port industriel est forte,
mais
cette proposition nous convient et nous sommes surtout très
flattés d’avoir parcouru quelques rues de la ville
avec un
cabiñeros dans l’auto.
Réveil
matinal le lendemain, car notre priorité est de remplacer
les chambres à air.
L’immense
station GoodYear nous effectuera très bien ce service en
quelques heures et avec une dizaine de techniciens qui se
succéderont : du commercial en cravate au chef
d’atelier
en blouse blanche ou aux multiples techniciens en combinaison.
Après
5 crevaisons en un mois et demi, le problème est enfin
diagnostiqué par un premier technicien : ce sont des petits
autocollants qui sont à l’intérieur du
pneu qui
brûlent les chambres à air sous l’effet
de la
chaleur en roulant.
Un deuxième technicien se
chargera de
trouver la bonne chambre à air et de tester sa pression
avant de
la monter sur une première roue.
Enfin, trois
nouveaux
techniciens viendront prendre le relais pour le démontage de
toutes les roues… ils seront relayés par trois
autres
pour l’équilibrage et le montage, toujours sous la
surveillance du commercial en cravate et du chef d’atelier.
Leur
organisation nous a bien fait rire…
Nous
sommes à 500 km de Santiago, et reprenons la route de la
côte pacifique, sous le soleil…
L’été
tant attendu est enfin arrivé… C’est un
peu
étrange de voir les décorations de Noël
au Chili
sous le soleil et d’imaginer qu’il vient de neiger
en
France.
La Panaméricaine
24
novembre
2005La
Panaméricaine est LA route qui traverse ce long pays du Nord
au
Sud, et même au delà des frontières du
Chili.
C’est en fait une 4 voies, très semblable
à nos
autoroutes françaises avec d’ailleurs la
même
signalétique (panneaux bleus), des péages, une
limitation
de vitesse à 120 km/heure… sauf qu’il y
a des
arrêts de bus et des vélos (!)
Sur
certaines portions , elle est incontournable car aucune autre route
n'existe…
Mais
nous choisissons de l’éviter la plupart du temps,
préférant les petites routes ou pistes traversant
les
villages, même si la météo
n’est pas
très optimiste.
Les
élections
présidentielles auront lieu le 11 décembre
prochain et
les panneaux de la campagne croisent notre route même dans
des
villages reculés, parfois dans des endroits insolites ou qui
paraissent inaccessibles. 4 candidats, dont une femme…
à
suivre.
Malgré notre patience,
nous quitterons Pucon et la région des lacs sans avoir
aperçu les volcans.
Nous
profiterons des sources d’eaux chaudes (40°) dans
les
piscines naturelles en plein air des Thermes de Las Pozones,
creusées dans la roche, au chaud sous la pluie .
C’est
alors que nous vivons notre cinquième crevaison.
Sans
même rouler, les chambres à air semblent se percer
toutes seules.
Il
est assez facile au Chili & en Argentine de trouver des
«
vulcanisations » pour réparer nos pneus,
même le
dimanche… Mais nous craignons les prochaines crevaisons dans
d’autres pays, moins équipés…
Un
garagiste nous confirme que la chambre à air est en mauvais
état, très fine par endroit et nous conseille de
la
remplacer. Nous attendrons la prochaine ville…
En
direction de Concepcion, nous retrouvons timidement le soleil et le
ciel bleu en longeant la côte pacifique : plage de sable
gris,
paysages verts et vallonnés, vaches, cochons sauvages, linge
étendu sur les barbelés, les Chiliens portent ici
des
chapeaux à large bord (en feutre ou en paille)…
La
route est parsemée de forêts
d’eucalyptus, nous
traversons une région d’exploitation de bois avant
d’arriver à Lota, où nous visiterons la
Mine du
Chiflon Del Diablo, ancienne mine de charbon, fermée depuis
30
ans.
Expérience impressionnante dans cette mine,
à
la fois souterraine et sous-marine (40 mètres) : casque et
lampe
frontale sur la tête, nous parcourons des galeries sombres et
parfois très basses ; nous imaginons les conditions de
travail
des mineurs, que notre guide sait nous faire revivre en nous plongeant
dans l’obscurité ;
l’insécurité du
site, bien qu’exploité à des fins
touristiques,
rend cette visite très insolite.
photos
Isla Chiloe
20
novembre 2005Aucun
espoir d’éclaircies, il pleut, il vente et il est
impensable de déplier la tente. Nous devinons à
peine la
côte à notre arrivée en bateau
à Chiloe.
Nous
serons très bien accueillis dans une auberge face
à la
mer, tenue par un couple chilien très sympathique, qui nous
invitera même à dîner dans la cuisine et
à
goûter la soupe chilote (à base de bouillon de
viande,
pommes de terre, maïs et potiron) et à
déguster du Pisco
Sour (eau de vie de raisin avec du jus de citron et du blanc
d’oeuf).
Ce n’est que
2 jours plus tard que
nous apercevrons enfin la mer. La côte est belle, sauvage et
très découpée. Elle nous rappelle la
Bretagne !
Nous
partirons à la découverte d’Ancud : son
port, ses
vieilles maisons en écailles de bois colorées,
ses rues
bien défraîchies que l’odeur de la
pêche
envahit, et surtout son marché très authentique,
où les poissons, les algues et les fruits de mer
séchés côtoient les bonnets, panchos et
chaussettes
en laine tricotés sur place. Les Chiliens nous paraissent
encore
plus typés que jusqu'à présent mais
jamais
très souriants, peut être à cause du
climat (?)
Nous
aurons la malchance de retirer de l’argent dans un
distributeur
de supermarché, qui avalera notre carte. La banque,
située à quelques cuadras
(pâtés de maison,
les villes étant composées en damiers, comme en
Argentine), nous dira ne pas pouvoir nous aider. Elle nous conseillera
de contacter directement la société intervenant
sur cette
machine, située à Puerto Montt sur le continent,
et nous
indiquera que leur passage dans l’île est seulement
le
lundi... Nous sommes mardi…
Finalement, le
banquier
gérera pour nous le problème et nous
récupérerons notre carte 2 jours seulement
après,
avec la bise du banquier en prime !
Entre
les gouttes, et
sous le soleil même parfois, nous avons pris le temps de
parcourir l’île : sa
végétation
luxuriante, ses 150 chapelles en bois, ses cimetières
caractérisés par l’abondance de fleurs
artificielles très colorées, ses maisons en bois
multicolores sur pilotis, ses bidons de lait devant chaque ferme, ses
cochons sauvages, ses chars à bœufs, ses ports,
ses
barques de pêche jaunes, ses usines d’exploitation
d’algues…
La pluie
est de retour, nous quittons Chiloé à la
recherche du soleil, plus au nord.
photos